Małgorzata KACZMARSKA

Marguerite. Icône

[FR] L’ensemble des travaux présentés ici est inspiré de l’histoire des icônes. Les origines de ces représentations sont liées à l’art du portrait; c’est à cette tradition que j’ai fait référence (1).
J’ai remarqué que les gestes des personnages représentés sur les icônes constituaient un élément symbolique important: par exemple, la signification du geste de la Vierge Marie montrant de la main l’enfant Jésus, ou encore les gestes liés à la bénédiction.
Il est évident que la disposition des personnages peut être interprétée différemment selon la culture; il existe également de nombreuses formes interprétables basées sur le mouvement du corps dans les traditions de différentes communautés (2). Je me suis dit que le geste, voire les gestes, devraient trouver leur place dans mes travaux. Ils y apparaissent donc à plusieurs reprises, créant un cadre autour de la scène principale. Cette composition fait référence au cadre souvent visible autour de l’image centrale, par exemple celle d’un saint, sur lequel on représentait des scènes de sa vie. Dans le cas de l’icône, cette composition résulte de l’habitude de creuser la planche à l’endroit même où la peinture devait être réalisée, en laissant ainsi tout autour de ce creux une bande vide. Avec le temps, on a commencé à la décorer, par exemple de scènes de vie, comme déjà mentionné, du personnage représenté sur l’icône (3).
Je me suis intéressée à l’image de ma sainte patronne, Sainte Marguerite. Son histoire a toujours suscité mon admiration, surtout à cause de la présence du dragon qui est l’un de ses attributs. Saint George, parfois Saint Jean, peuvent aussi se targuer d’avoir un dragon comme attribut; d’autres saints en revanche sont représentés dans des contextes plus réalistes. Hélas, les représentations de Sainte Marguerite, notamment dans l’église occidentale, sont souvent dépourvues d’expression. Le dragon accompagnant Marguerite manifeste également ce manque de caractère. Je me suis dit qu’on pouvait raconter son histoire fascinante d’une façon plus pertinente, par le biais de moyens artistiques adaptés. Aussi ai-je décidé de créer l’image de ma sainte patronne, une icône moderne à laquelle je pourrai m’identifier en lui attribuant de nombreux traits de mon apparence physique, tout en soulignant les éléments de son histoire qui méritent davantage notre attention, tels que son opposition courageuse au dragon, à savoir Satan, le Mal.
Je représente Marguerite avec des animaux domestiques populaires: un chat ou un chien, qui ont l’air tantôt plus ou tantôt moins prédateurs. L’expression des formes et la façon de peindre sont liées à l’interprétation des couleurs (4) présentes dans les images de la sainte en question. Or, les représentations de Sainte Marguerite devraient, selon la tradition, contenir trois couleurs qui prennent alors une signification symbolique. La première est le rouge symbolisant le martyr, mais aussi la beauté, la bonté, la jeunesse et la foi engagée. La deuxième est le bleu: la mort du martyr a été récompensée par l’ascension au ciel, la vie éternelle, c’est donc un symbole de la vie après la mort. Enfin il y a le vert qui renvoie aux autres croyants, notamment à ceux qui se sacrifient pour la foi, ainsi qu’au Saint Esprit. Inspirée par la symbolique de ces trois couleurs, j’ai fait le choix de représentations monochromatiques en rouge, bleu et vert.

Małgorzata Kaczmarska

1 Molè W., Icône russe, Ed. Sztuka, Varsovie, 1956, p. 8

2 Morris D., Langage corporel dans l’art. Poses et gestes. Ed. Arkady, 2022

3 Molè W., Icône russe, Ed. Sztuka, Varsovie, 1956, p. 19

4 Gage J., Couleur et culture. Usages et significations de la couleur de l’antiquité à l’abstraction. Universitas, Cracovie 2008; Gage J., Couleur et signification, Universitas, Cracovie 2010

 

 

Margaret. Icon

[ENG] The set of works here presented is the result of inspirations linked to the history of icons. The origins of these representations
are related to the art of portraiture – and I referred to this tradition (1).
I took note of the figure’s gestures as an important symbolic element – for example, the meaning of Virgin Mary pointing to the baby Jesus with her hand, or gestures related to blessing.
It is obvious that the arrangement or pose of the figure can be interpreted differently depending on the culture; there are also numerous interpretable forms based on body movement in the traditions of various communities (2). I decided that the gesture – or even, gestures – should appear in my works. Therefore they recur, repeatedly, creating a frame around the main scene. Their composition refers to the frame we often see in icons around the main image of a saint, usually depicting scenes from his or her life. In the icon itself, the origin of the composition results from the custom of deepening the board in the place where the image was to be painted, so that a strip was left around it. Over time, the deepening was also filled – for instance, with the already mentioned scenes from the life of the hero(ine) of the icon (3).
I became interested in the image of my patron saint – Saint Margaret.
Her story has always resonated with me; especially the presence of a dragon, which is one of the attributes of her representation. The dragon appears in the depictions of Saint George, sometimes Saint John, while the other saints are typically set in more realistic contexts. Unfortunately, classical portrayals of Saint Margaret, especially in the Western Church, are usually rather dull, devoid of expression. The dragon accompanying the saint shares this lack of character. I decided that Margaret’s fascinating story could be conveyed more accurately – using appropriate artistic means. So I decided to paint the image of my patron, a modern icon – where I identify with her by providing her image with many of my own physical features, and emphasizing elements of her story that deserve more attention, such as her courageous opposition to the figure of the dragon, which signifies Satan, or evil.
I portray Małgorzata accompanied by popular household pets: a cat or a dog, which in individual images take on a more or less predatory appearance. The expression of forms and the method of painting are related to the interpretation of the colours (4) that appear in the images
of the saint. Specifically, according to tradition, representations of Saint Margaret should include three colours, which then take on a symbolic meaning. The first is red – symbolizing martyrdom, but also beauty, goodness, youth, and committed faith. The second one is blue – the martyr’s death was rewarded with ascension to heaven, eternal life, so it is a symbol of celestial existence. Finally, green – it refers to other believers, especially those sacrificing themselves for faith, and also to the Holy Spirit. Inspired by the importance of these three colours in the image of the Saint, I chose to paint monochromatic representations in red, blue, and green.

Małgorzata Kaczmarska

1 Molè W., Ikona ruska, Sztuka, Warszawa, 1956, p. 8

2 Morris D., Postures: Body Language in Art, Thames & Hudson, London, 2019

3 Molè W., Ikona ruska, Sztuka, Warszawa, 1956, p. 19

4 Gage J., Colour and Culture. Practice and Meaning from Antiquity to Abstraction, Thames and Hudson, London, 1995; Gage J., Colour and Meaning. Art, Science and Symbolism, Thames & Hudson, London, 2000

Icône-autoportrait

[FR] Comment peindre une icône aujourd’hui sans être un peintre d’icônes? Comment peindre, par la même occasion, un auto-portrait, ce genre de peinture fondamental et millénaire? Que se passera-t-il lorsqu’une sainte patronne deviendra une muse pour l’Artiste et sa mission artistique?
Małgorzata Kaczmarska s’est attelée à cette tâche avec une ouverture d’esprit et un panache que nous lui connaissions déjà, mais surtout avec une joyeuse légèreté.
Cependant, ne vous laissez pas tromper par la légèreté du résultat final, l’artiste a réalisé ici un travail vraiment minutieux, à la fois intellectuel, conceptuel et technique.
Elle a étudié l’iconographie : toute une longue série de représentations de sa sainte patronne, depuis celles des maîtres anciens jusqu’aux objets de dévotion modernes peu satisfaisants. Elle a analysé le sujet intellectuellement et conceptuellement, en se plongeant dans la symbolique des couleurs et des gestes. Infatigable et créative, elle a expérimenté avec des matériaux et des techniques de peinture divers. Elle a fini par résoudre de nombreux problèmes pratiques, logistiques et organisationnels.
Et la voilà! Marguerite en bleu, rouge et vert, larger-than-life, plus grande que nature.
Le dragon diabolique devient tantôt un chat, tantôt un chien – des démons plutôt sympathiques qu’il faut tout de même dompter. Marguerite les amadoue avec joie, de la même façon qu’elle apprivoise l’art. Elle affiche un sourire ; nous ne voyons pas le combat laborieux qui se déroule sans doute dans son for intérieur. Nous ne voyons que le visage rayonnant d’une belle artiste de cirque, dresseuse de bêtes sauvages qui maitrise également l’art de la voltige et de l’illusion magique.
Chat ou chien? Marguerite ne choisit pas, elle peint et apprivoise les deux. Chat et chien, l’élément masculin et féminin, lumière et ténèbres, yin et yang, deux forces opposées inhérentes à tout Être.
Autour du personnage de Marguerite (un autre clin d’œil à la tradition iconographique), il y a des « scènes de la vie de sainte ». Ces gestes énigmatiques ont-ils une signification? Est-ce une sorte de point de repère, de code, d’alphabet corporel? Des figures acrobatiques, des asanas de yoga, des poses étudiées? Des traces d’histoire personnelle? Ou peut-être un rappel du thème récurrent de l’œuvre de l’Artiste: celui du corps humain dans toute sa plasticité et sa splendeur.

Dorota Wąsik

 

Icon-self-portrait

[ENG] How to paint an icon today, not being an icon painter? How to simultaneously paint a selfportrait – this fundamental, age-old genre? What will happen when the patron saint becomes the Artist’s muse – and her creative task?
Małgorzata Kaczmarska approached this task with her usual openness and panache, and above all – with joyful lightness. She conjured up a series of six huge canvases/non-canvases, comics/non-comics, icons/non-icons, self-portraits/non-self-portraits: of Saint/non-saint Margaret.
And yet, don’t let the lightness of the final outcome fool you – the Artist did some serious and painstaking work here: intellectual, conceptual, and technical. She studied the iconography – the entire long chain of representations of her patron saint – from the Old Masters to the unsatisfactory contemporary religious knick-knacks. She worked through the topic intellectually and conceptually, delving into the symbolism of colours and gestures.
She experimented tirelessly – and creatively – with materials and painting techniques. She tackled – until she solved – numerous technical, logistic and organizational problems.
And here she is: Małgorzata in blue, in red, and in green, larger-than-life.
The devil-dragon turns sometimes into a cat, sometimes into a dog – demons that are certainly loveable, but nevertheless they require taming. Małgorzata conquers them joyfully, just as she conquers art – she shows us a smile; we don’t see the arduous struggle that must be going on inside. We only see the radiant face of a beautiful circus artiste, a wild animal trainer who also mastered the skills of equestrian vaulting and the art of magical illusion.
Cat or dog? Margaret does not choose; she paints and tames both. Cat and dog, male and female, light and darkness, yin and yang, two opposing forces inherent in every being.
Around the figure of Margaret (another nod to the iconographic tradition) – “scenes from the life of the saint”. Mysterious gestures, do they mean anything? Is it a kind of signalling code, a corporeal alphabet? Are these acrobatic tricks, yoga asanas, poses that one strikes?
Traces of private history? Or perhaps a reminder of the most important theme in this Artist’s work: the human body in all its plasticity and splendour.

Dorota Wąsik

Icône moderne

[FR] En observant les travaux de Małgorzata Kaczmarska destinés à l’exposition qui aura lieu à Paris, nous voyons une nouvelle facette de sa peinture, comme si elle nous dévoilait un autre moi. Ces toiles bicolores, car il est impossible de faire abstraction du blanc, sont incontestablement une nouvelle donne dans l’œuvre de l’artiste. Elles ne manquent pas d’expression, d’excellente composition et, chose importante, d’un message clair et lisible.
Les recherches d’une nouvelle expression, nées d’une insatisfaction et du kitsch entourant l’image de Sainte Marguerite, ainsi que celles d’autres saints, ont amené l’artiste à raconter le quotidien d’une femme représentée sur la toile sous la forme de Sainte Marguerite accompagnée d’un immense chat hors du commun, que la sainte tantôt caresse de ses pieds, tantôt attaque avec des objets qu’elle tient dans les mains. En voyant Sainte Marguerite debout sur le chat, je ne peux m’empêcher de penser au roman Maître et Marguerite de Boulgakov, qui est toujours d’actualité aujourd’hui dans le contexte douloureux de la guerre en Ukraine. L’héroïne créée par Boulgakov est une femme qui sauve des flammes les manuscrits du Maître. Elle est douce et sensible à ce qui est vrai, tangible, mais avant tout à ce qui est imprégné d’un sentiment authentique. Le feu dans la cheminée du Maître symbolise l’enfer, la mort et le Mal. On retrouve un message similaire dans l’iconographie antique de la martyre chrétienne Marguerite appelée également Marina. Sainte Marguerite (gr. μαργαρίτης – perle) est avant tout une femme d’un grand courage. On raconte que, lorsqu’elle attendait la peine de mort en prison, le Diable lui est apparu sous la forme d’un dragon, qu’elle a vaincu d’un signe de croix. Voilà pourquoi, dans l’iconographie, Sainte Marguerite est représentée entourée de différentes bêtes symbolisant son combat contre le Mal. Cependant, le Mal ne prend pas forcément l’aspect de créatures monstrueuses. Il vient souvent comme le Bien, imperceptiblement, s’infiltrant dans la grisaille de notre quotidien. L’affrontement entre le Bien et le Mal dans le monde contemporain a été particulièrement bien décrit par le poète polonais Zbigniew Herbert, en faisant ainsi allusion aux représentations traditionnelles:
Heureux Saint George / juché sur sa selle de chevalier / a pu précisément estimer / la force et les mouvements du dragon (…) Monsieur Cogito / est moins bien placé (…) incapable de percevoir à travers le brouillard / ses yeux brûlants / ses griffes voraces /
sa gueule.
Dans l’œuvre de Małgorzata Kaczmarska, le Mal est personnifié et prend la forme d’un chat turbulent qui, en grimaçant, d’un mouvement nonchalant, fait tomber un précieux vase en porcelaine. Car le Bien et le Mal peuvent se côtoyer symétriquement dans la grisaille quotidienne et la seule chose qui puisse les contrer est la joie, la sensation de légèreté qui abonde dans ces toiles grand format.
Six immenses toiles blanches sont peintes de trois couleurs différentes: deux en rouge, deux autres en bleu et enfin, deux en vert. Elles ont toutes été composées de façon similaire. Au centre de chaque composition, il y a une figure féminine représentée dans deux poses emblématiques d’une icône: celle d’une orante (en position de prière) et celle d’une guerrière. Sainte Marguerite sur les toiles de Kaczmarska, bien que privée de son auréole de sainte et d’une croix, reste néanmoins la sainte martyre du début du IVème siècle.
Chacun de ces six personnages se dresse sur d’énormes animaux, chats ou chiens, qui renvoient aux représentations traditionnelles de la bête sauvage, du dragon, du diable ou d’autres personnifications du Mal qui, selon les premiers récits chrétiens, pouvaient être vaincus d’un signe de croix. Marguerite-l’Orante est toujours représentée debout sur un immense chat, tandis que Marguerite-la-Guerrière est montrée en train de dompter un énorme chien.
Dans les deux cas, Marguerite arbore des lunettes de soleil et un sourire radieux qui semblent être une allusion aux nimbes autour des têtes de saints. Dans aucune des représentations, on ne voit de difficultés à vaincre le Mal, comme pour souligner que la victoire sur le Mal n’est pas le mérite de la sainte mais due au pouvoir salvateur de la Sainte Croix.
Le tout est maintenu par un cadre rectangulaire qui fait allusion à l’encadrement d’une icône, décoré avec des scènes de vie des saints. Il entoure le champ central comportant l’image du Saint ayant pour but de mettre en valeur la partie centrale, légèrement creuse, de l’icône, appelée en russe kovcheg. Sur les tableaux de Małgorzata Kaczmarska aussi, à l’instar des icônes, apparaissent les scènes de vie d’une femme, qui sont autant de reflets du geste effectué par le personnage représenté au centre de la toile.
En regardant cette série de six tableaux représentant des versions modernes de Sainte Marguerite, on peut se demander qui s’amuse davantage ? Le chat ou sa « sainte » maitresse à la fois si ordinaire et hors du commun ? Et tout cela contenu dans un cadre somptueux qui, comme celui des icônes, raconte la vie quotidienne. Jerzy Nowosielski, le maître de l’icône contemporaine, peignait de façon similaire. C’est ce qu’on appelle une bonne icône, à la fois narrative et honnête, métaphysique et pourtant ancrée dans la vie réelle. L’icône est un être humain, ni plus ni moins, juste un être humain dont le côté ordinaire n’a pas rebuté même le Fils de Dieu éternel – Logos. Les femmes courageuses d’aujourd’hui – les Marguerites, ont besoin d’une telle représentation de leur Sainte pour pouvoir s’y identifier.

Père Lucjan Bartkowiak

 

Contemporary Icon

[ENG] Kaczmarska’s works for the Paris exhibition reveal another aspect of her art – as if she were showing us a new visage. These two-coloured paintings (including the colour white, because it cannot be omitted) are definitely something novel in her work. There is no shortage of expressive detail, excellent composition, and – significantly – a strong and distinct message.
Search for a new expression – springing from the sentiment that something’s missing, and from dissatisfaction with the kitsch surrounding representations of Saint Margaret and other saints – prompted the artist to tell a story from the everyday life of a woman who is imagined in the picture in the form of Margaret. Accompanying her is an astounding, enormous cat, which the Saint sometimes seems to be caressing with her feet, and at other times attacking with the tools that she is holding in her hands. When I see Saint Margaret standing on the cat, I am reminded of the novel The Master and Margarita by Mikhail Bulgakov – today, the latter falling within a painful historical context of the war happening right next door. The heroine Bulgakov created is a woman who saves the Master’s manuscripts from the flames; she is sensitive and perceptive about that which is real, palpable, and above all, permeated with authentic feeling. Fire in the Master’s stove symbolises hell, death, and evil. The iconography of the ancient Christian martyr Margaret-Marina carries a similar message. Saint Margaret (from Greek μαργαρίτης meaning pearl) is above all a woman of great courage. While waiting for her execution in prison, Margaret is said to have had the devil appear to her in the form of a dragon, whom she conquered by making the sign of the cross. This is why, in the iconography of the Saint, she is presented with various beasts – personifications of evil and the fight against it. Evil, however, does not have to don a monster’s costume. Often, just like good, evil comes inconspicuously, among the greyness of everyday life. Zbigniew Herbert aptly describes the contemporary clash between good and evil, referring to traditional representations: Luckily Saint George / from his knight’s saddle / could exactly evaluate / the strength and movements of the dragon (…) Mr Cogito / is in a worse position (…) through fog it is impossible perceive / fiery eyes / greedy claws / jaws. In Kaczmarska’s paintings, the personification of evil appears as an uncontrollable cat, which with indifferent grimace knocks precious ancestral porcelain from a height. Good and evil can be symmetrically embedded in the mundane, and they can be balanced by the joy and lightness, of which these large-format paintings have plenty.
Six huge white canvases are painted in three different colours: two in red, two in blue, and two in green. They were all composed in a similar way. The central field of each composition features the figure of a woman in two basic iconic poses: the Orans and the Warrior. Saint Margaret in Kaczmarska’s paintings, although devoid of traditional halo or the cross, does not cease to be the holy martyr of the early fourth century.
In each of her six representations she is seen standing on huge animals, cats and dogs, referring to the traditional depictions of the beast, dragon, devil, or other symbolic personifications of evil, which was defeated by the sign of the Holy Cross, according to old accounts of Christian tradition. The Orans Margaret is always presented on the giant figure of a cat, while the Warrior Margaret is shown in the act of taming a giant dog. In both versions, Margaret is shown in sunglasses, and with a radiant smile on her face, which seems to be a reference to the halo radiating from behind the heads of saints. Conquering evil does not present any difficulty – this is to emphasize that it is not a merit of the Saint, but the power of weapon of salvation: Christ’s cross.
The whole is enclosed within a rectangular frame, which refers to the iconic depictions of the scenes from the lives of saints, surrounding the main field with the saint’s figure; often further emphasized by presence of kovcheg, that is, the deeper central part of the icon. Also here, as in icons, snippets from the life of a woman repeat the meaning of the gesture made by the character presented in the central field.
Looking at the series of six paintings depicting the contemporary versions of Saint Margaret, you may wonder: who is having more fun? Is it the cat, or is it its “ordinary-extraordinary saint”-owner? And all this contained in an abundant frame, which, as in icons, tells of everyday life (incidentally, the master of contemporary icon, Jerzy Nowosielski, did something similar). This is what a good icon is like – narrative and honest, metaphysical, and yet embedded in the realism of life. The icon is a human – nothing more and nothing less – just a human whose ordinariness was not despised, not even by the eternal Son of God – by Logos. Today’s brave women – brave Margarets – need such a saint image to identify with.

Rev. dr. Lucjan Bartkowiak C.R.